CNRC-Herzberg Actualités

 
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 Décembre 2012 Sous la direction de Dennis Crabtree

Le nouveau CNRC-Herzberg Actualités et le Rapport E-Cass

Avec ce numéro, le CNRC-Herzberg Actualités change d’aspect et son contenu fait peau neuve. L’idée derrière cette initiative est de mieux renseigner la collectivité des astronomes canadiens sur ce qui se passe au CNRC-Herzberg. Chaque numéro donnera un aperçu des grands secteurs d’activité (voir plus bas) ainsi que des nouvelles de nature plus générale. Les rapports plus ambitieux sur des projets précis feront l’objet d’articles distincts dans le E-Cass.

 

On invite les commentaires des membres de la collectivité sur l’efficacité avec laquelle le CNRC-Herzberg accomplit sa mission, c’est-à-dire « assurer le fonctionnement et la gestion des observatoires astronomiques mis sur pied ou exploités par le gouvernement du Canada » (Loi sur le Conseil national de recherches).

 

Radioastronomie

·         Soutien aux observatoires de radioastronomie financés en tout ou en partie par le gouvernement canadien (ALMA, TJCM, OFR) ainsi qu’aux Canadiens qui les utilisent.

·         Le Jansky Very Large Array (VLA) du Nouveau-Mexique, pour lequel le Canada a mis au point un système de traitement numérique à la fine pointe de la technologie à la base même du radiotélescope.

·         Regroupement de l’infrastructure nationale (comité d’attribution du temps d’observation, comités variés au sein de la collectivité, conseils de direction, techniques d’analyse des données, planification, etc.)

 

Le groupe de l’astronomie millimétrique (GAM) est responsable des observatoires mm/sous-mm du Canada à l’étranger. Doug Johnstone, un des membres du groupe a été prêté au TJCM, où il assumera les fonctions de directeur associé de l’observatoire jusqu’en septembre 2014. Russell Redman continue de développer les archives du TJCM au CCDA et s’est joint au comité de gestion du spectre radioélectrique d’Industrie Canada, où il représente la collectivité des astronomes canadiens.

En plus de préparer l’ALMA Primer et d’organiser des ateliers ainsi que des séances d’information en prévision de l’appel de propositions pour le programme Early Science de l’ALMA, le GAM concourt à l’exploitation de ce radiotélescope par le biais du North American ALMA Research Center. Ainsi, James Di Francesco était l’astronome de service à l’installation chilienne de soutien des opérations tout le mois de novembre. Il y a dispensé son aide à ceux qui effectuaient des observations dans le cadre du programme Early Science. Brenda Matthews s’est occupée de la simplification et du contrôle de qualité des données de l’ALMA pour les utilisateurs. De leur côté, Gerald Schieven observe la création de scripts (groupe de la phase II, P2G), alors que Doug et Gerald ont récemment offert leur concours en tant que secrétaire technique et évaluateur lors de l’étude des propositions du Cycle 1. Le GAM met sur pied des installations locales pour la réduction des données de l’ALMA. Ceux qui aimeraient venir à Victoria pour obtenir l’aide du groupe pour simplifier ou analyser leurs données de l’ALMA peuvent prendre rendez-vous via le centre de soutien technique de l’ALMA (ALMA Helpdesk).

Le Canada est bien représenté dans les projets des cycles de l’ALMA. En effet, six projets comptent un chercheur principal (CP) canadien et 23 autres, des chercheurs associés (CA), ce qui représente 24 projets uniques de l’ALMA.

Les projets des CP canadiens représentent près de 4 % du temps total estimatif consacré aux projets les plus prioritaires. Si on y ajoute le temps destiné aux projets des CA canadiens, on arrive à un peu plus de 18 % du temps d’observation total.

À titre de comparaison, lors du Cycle 0, on comptait seulement 3 projets pour les CP canadiens et 12 pour les CA. Le temps des CP correspondait donc à un peu moins de 3,2 % du temps réservé aux projets les plus prioritaires, ce qui, avec le temps dont disposaient les CA, représentait moins de 10 % du temps d’observation total.

 

Technologie astronomique

·         Développement scientifique puis production de technologies, d’instruments et d’installations d’observation d’avant-garde.

·         Soutien aux observatoires financés en tout ou en partie par le gouvernement du Canada.

 

Les travaux sur les réflecteurs en composites, sur les réseaux alimentés en phase, sur les amplificateurs à faible bruit et sur les systèmes de traitement des signaux numériques du SKA progressent de manière soutenue.

Le CNRC s’efforce de mettre sur pied des consortiums internationaux pour piloter les travaux sur le traitement centralisé des signaux (corrélateurs et processeurs de signaux non visuels), sur les réseaux alimentés en phase et sur les réflecteurs en composites destinés à la phase antérieure à l’aménagement du SKA.

Nous collaborons aussi à la fabrication d’amplificateurs cryogéniques à faible bruit (LNA) pour les réseaux alimentés par pixel unique et avons remporté l’appel d’offres en vue de la fabrication des LNA cryogéniques destinés au précurseur MeerKat du SKA.

Réflecteurs en composites. La construction de l’antenne de contrôle de 15 m (DVA-1, Dish Verification Antenna) conçue par le Conseil national de recherches (CNRC)/ Observatoire fédéral de radioastrophysique (OFR) et le Technology Development Program des États-Unis progresse bien après le succès de la revue critique de définition (CRC) de juin 2012. L’analyse du diagramme de faisceau à 10 GHz révèle une perte d’amplification inférieure à 0,1 dB attribuable à la gravité, au vent et à la chaleur lors des essais, signe que la DVA-1 sera très performante. Tony Willis a simulé des observations sur un réseau d’antennes DVA-1 configurées pour capter une série de signaux de 1100 à 1900 MHz de largeur de bande développée par Bill Imbriale de JPL. Les simulations montrent clairement que les flux de données qui produisent des diagrammes de rayonnement à faible asymétrie engendrent des images de qualité supérieure. La fabrication des moules primaires et secondaires est terminée. Les moules ont été reçus et alignés dans un bâtiment loué, voisin de l’OFR. Le socle conçu et réalisé par Minex Corp. est pratiquement achevé, les principales pièces ayant été fabriquées. Le projet DVA-1 est prêt pour la captation des premiers signaux au cours du premier semestre de 2013.

Traitement des signaux numériques. Le bureau de la SKA Organization, qu’appuient des organisations et des groupes du monde entier, est sur le point de finaliser la structure de répartition du travail (SRT) et l’énoncé des travaux (ET) pour la première phase des travaux de préparation au chantier du SKA. Une demande de propositions pour les différents travaux devrait être lancée au début de 2013. En vertu d’une entente de collaboration avec MacDonald Dettwiler & Associates (MDA) de Vancouver (C.-B.), le CNRC/OFR projette de prendre en charge les travaux de la phase un sur le processeur de signaux central (CSP). Le plan de la proposition qui a été échafaudé a reçu un accueil favorable à la téléconférence de démarrage qui a eu lieu les 5 et 6 septembre 2012. À cette occasion, plusieurs autres dirigeants potentiels de consortium CSP ont décidé de se joindre au consortium canadien. Récemment, on s’est surtout attaché à étoffer le SRT/ET du bureau du SKA afin qu’on dispose d’une proposition aisément transformable en entente, avec des intrants, des activités, des liens et des produits livrables bien définis. On a combiné une version préliminaire de la SRT à une expression d’intérêt (EI) et à un calendrier d’exécution préliminaire de la phase un avant de l’envoyer aux membres potentiels du consortium.

Développement du récepteur CMOS à faible bruit.  Les chercheurs de l’Université de Calgary poursuivent leur travail sur un récepteur totalement intégré pour le SKA et sur un convertisseur analogique-numérique (CAN) à large bande consommant peu d’énergie. La partie RF d’un seul récepteur à circuit intégré pour l’échantillonnage direct avec la technologie CMOS 65 nm de TSMC est présentement à l’essai. Les tests révèlent une amplification de 70 dB sur la gamme de fréquences théorique de 0,7 à 1,4 GHz, avec perte de moins de 8 dB par réflexion à l’entrée. On continue de quantifier les parasites, mais la puissante amplification du circuit soulève des difficultés qu’on tente de résoudre sur le plan des mesures. De nouveaux CAN 4-b Flash de 10 GS/s ont été créés pour la technologie CMOS 65 nm de TSMC et livrés à l’Université de Calgary au début de septembre. Les essais initiaux à basse fréquence indiquent que le calibrage automatique du circuit fonctionne, ce qui accroît le nombre de bits effectifs (ENOB) de 2,2 à 3,9, pour une consommation d’environ 50 mW à 5 GS/s. On procède à des essais méticuleux pour vérifier tous les aspects du fonctionnement du CAN. Parallèlement, les tests temporels des CAN pour la technologie CMOS 65 nm de TSMC se poursuivent. Le CAN temporel, qui comprend deux éléments séparés par des câbles, fonctionne à 5 GS/s et peut servir à la fois de CAN et de système de transfert des données. Les formes d’onde temporelles présentent des anomalies à certaines fréquences d’entrée, si bien que le nombre de bits effectifs (ENOB) passe d’environ trois à près de deux à ces fréquences. On pense que le problème résulte de la forte intensité du signal d’entrée. Ces anomalies font actuellement l’objet d’une étude approfondie.

Réseaux alimentés en phase. Des progrès appréciables ont été réalisés dans le développement de l’AFAD (Advanced Focal Array Demonstrator), un élément Vivaldi de l’épaisseur d’un prototype ayant été développé avec la collaboration de Christophe Craeye et de Rémi Sarkis, de l’Université catholique de Louvain, en Belgique. Ces éléments autonomes engendrent peu de pertes et sont assez volumineux pour abriter un amplificateur à faible bruit (AFB) près du point d’alimentation de l’antenne, ce qui réduira les pertes au niveau du câble d’alimentation (sur la figure, un câble coaxial relie le point d’alimentation au connecteur de sortie lors des essais). Craeye et ses collaborateurs ont procédé à une simulation complète de l’onde EM avec un réseau de 71 éléments en utilisant cet élément Vivaldi, et les données recueillies serviront à créer un réseau d’accouplement AFB. Les résultats ont récemment été présentés au congrès international sur l’électromagnétisme dans les applications évoluées de 2012 qui s’est tenu au Cap, en Afrique du Sud. Chaque sortie AFB de l’AFAD est branchée à un module de réception qui amplifie, filtre et numérise le signal. Un CAN à haute vitesse procède à un échantillonnage direct à la fréquence du signal (de 0,7 à 1,5 GHz).

Figure 1. Moule et socle du DVA-1 près de l’OFR en vue des essais d’intégration chez Minex.

Instrument scientifique SPIRou au TCFH

Le CNRC participe au développement du spectropolarimètre dans le proche infrarouge SPIRou avec l’Université de Montréal, l’Université Laval, l’IRAP Toulouse, l’IPAG Grenoble, l’OHP Marseille, l’Université de Genève et l’ASIAA.  Le SPIRou est un spectropolarimètre dans le proche infrarouge dont on se servira pour mesurer avec précision la vitesse radiale des exoplanètes gravitant autour des naines de type M. La contribution du CNRC se situe au niveau de la conception du sous-système cryogénique du spectrographe.

Une revue de définition préliminaire (PDR) s’est déroulée du 17 au 19 octobre aux locaux du TCFH, à Waimea, et le jury d’examinateurs indépendants a confirmé sans réserve le grand potentiel scientifique de l’équipe du SPIRou et du concept avancé. Les membres du jury ont formulé de bonnes recommandations en vue de l’achèvement de l’instrument et l’équipe s’est attelée aux plans définitifs, qui aboutiront à la construction du SPIRou puis à son inauguration en 2016.

Figure 2. Schéma du futur spectrographe SPIRou

 

Astronomie optique

·         Soutien aux observatoires optiques financés en tout ou en partie par le gouvernement du Canada (Gemini, TCFH, OFA) ainsi qu’aux Canadiens qui les utilisent.

·         Activités en astronomie spatiale selon les accords passés avec l’ASC (à savoir, TJWS, ASTROSAT, archivage des données, etc.).

·         Regroupement de l’infrastructure nationale (comité d’attribution du temps d’observation, divers comités de la collectivité, conseils de direction, techniques d’analyse des données, planification, etc.).

·         Gestion des données pour les observatoires.

·         Vulgarisation.

 

CCDA

Le collectif CANFAR (Canadian Advanced Network for Astronomical Research) sollicite et gère les ressources de traitement et de stockage des données que lui attribue Calcul Canada. Le CCDA est le noyau technique de CANFAR et exploite les services qui permettent aux astronomes d’accéder à ces ressources. L’an dernier, le CCDA a expédié globalement 1,2 pétaoctets (132 millions de fichiers) à ses utilisateurs, soit l’équivalent de 1,7 million d’images Megacam! Les données transmises correspondent à la diffusion de 528 téraoctets (117 millions de fichiers) de CANFAR User Storage (VOSpace) et de 631 téraoctets (15 millions de fichiers) des archives du CCDA.

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CANFAR et le CCDA œuvrent en tandem pour que les astronomes disposent de capacités de traitement en nuage. Au cours des 12 derniers mois, les utilisateurs ont effectué 154 000 tâches qui ont exigé plus d’un million d’heures-cœur de processeur.

Centre de l’Univers

Lors de la Semaine nationale des sciences et de la technologie, Eric Chisholm (gestionnaire du Centre de l’Univers [CU], notre facilité d’interprétation) et son équipe ont une fois encore endossé le rôle principal aux niveaux national et régional dans diverses activités de vulgarisation visant à créer un emballement pour la science chez les jeunes. Ils ont ainsi forgé des partenariats très variés qui leur ont permis d’exploiter leur expérience dans la présentation de l’astronomie au public, comme le prévoient nos plans d’action à long terme pour la collectivité.

Un point saillant du trimestre a été la tentative d’établir un record Guinness de la plus grande leçon de sciences appliquées au monde : http://www.science.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=1B3F6F0C-1

Ce projet national, piloté par l’équipe de science.gc.ca, s’appuyait sur deux expériences scientifiques très simples explorant l’impact d’une modification de la pression atmosphérique. Le CU a joué un rôle déterminant dans la planification comme dans l’exécution de l’essai. Le jour J (le vendredi 12 octobre), environ 15 000 Canadiens à 135 endroits se sont efforcés d’enregistrer leur participation simultanément un peu partout au pays. Les employés du CU au H.R. MacMillan Space Centre et à Science World, à Vancouver, ont facilité la participation d’environ 700 étudiants et enseignants enthousiastes de la région. L’astronaute canadien Jeremy Hansen, invité par les employés du CU, a captivé l’imagination des étudiants pendant et après la tentative avec deux exposés qui s’inséraient dans le programme d’études.

Le personnel du CU a contribué aux préparatifs de cette tentative visant à établir un record de plusieurs façons importantes. Il a notamment créé les bandes vidéos promotionnelles (voir les liens ci-dessous), a tracé le plan de cours employé partout au pays et a servi de point de contact principal pour les participants du Canada. La science à la base des expériences avait reçu la sanction officielle de nos collègues de CNRC Aérospatiale, qui ont vérifié l’exactitude du plan de cours. Il faudra du temps au personnel de Guinness pour arriver au compte final, mais tous ceux qui ont participé au projet savent que leurs efforts ont concouru à quelque chose de vraiment spécial. L’expérience trace la voie aux futurs efforts visant à faire participer massivement les étudiants aux expériences scientifiques.

Répartition des participants (carte)

https://maps.google.com/maps/ms?msid=211832337741414405250.0004ca7550bf1d3fe7856&msa=0&ll=59.355596,-92.021484&spn=34.98434,79.013672

Bandes vidéo de promotion et d’instructions Guinness

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=mtBJohwHVqshttp://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=zB-eTTZ1OxMhttp://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=GvuK3P6mG1o

Lancement de la SNST dans l’Ouest canadien. Tôt samedi matin, Eric Chisholm et les vice-présidents de Genome BC et de Science World ont donné le coup d’envoi à la SNST dans l’ouest du pays, marquant le début de deux journées d’entrée gratuite à Science World. L’évènement, diffusé en continu, a permis de relier Science World au Musée canadien des sciences et de la technologie pour une cérémonie durant laquelle deux gâteaux ont été simultanément coupés et qui s’est clôturée par une démonstration explosive d’un océan à l’autre! Les employés du CU ont occupé le devant de la scène à quatre reprises pendant deux jours avec des démonstrations amusantes illustrant comment fabriquer une comète et mettant en relief l’univers infrarouge. Leur kiosque de deux tables s’est mêlé à ceux d’une douzaine d’autres groupes de vulgarisation et a attiré des milliers de visiteurs au cours de ces deux journées pluvieuses. Jeremy Hansen a donné deux exposés devant une salle comble de plusieurs centaines de jeunes enthousiastes de la localité. Dans ce chaos, il est difficile de dire exactement combien de gens ont été rejoints, mais au dernier compte, le nombre de curieux venus samedi et dimanche dépassait 14 000, avec à peine trois heures avant la fin de l’évènement! Ce qui revient à dire qu’entre la tentative du record Guinness et les journées portes ouvertes, quelque 30 000 personnes ont été sensibilisées.

L’art inspiré par la science. Dans la foulée de l’exposition très courue Science Inspired Art qui s’était déroulée au congrès de l’AAAS tenu à Vancouver, en février 2012, le CU a pris des dispositions pour que les œuvres soient exposées tout l’été dans le vestibule de Science World. Les pièces ont été soigneusement installées pour former un ensemble captivant et des milliers ont pu les admirer depuis le début de juin. La dernière œuvre a été retirée à la fin de la SNST, ce qui concluait la deuxième exposition très réussie du CU, réalisée hors site, dans un musée du Vancouver métropolitain.

Contributions d’Eric Chisholm, Severin Gaudet, Jim Hesser, David Loop, David Schade et Gerald Schieven